On a tous et toutes ressenti cette profonde déception à la suite d’un échec ou d’une mauvaise rencontre. Plus que le mauvais chemin emprunté, c’est la déception de ne pas avoir écouté notre intuition qui nous mine. Cet écho, qui raisonne en nous : « je te l’avais dit. Je ne le sentais pas. ». Et si on arrêtait d’avoir peur de cette petite voix et on apprenait à l’apprivoiser. Selon Milton Erickson, le fondateur de l’hypnose ericksonienne : « L’essentiel de notre vie est régi par des processus inconscients. » Et pourtant nous passons le plus clair de notre temps à essayer de les expliquer au lieu de les accueillir pleinement. Ne serait ce pas le premier pas de l’acceptation de soi?
1- Comment ça fonctionne concrètement :
Dans nos sociétés occidentales, nous avons sur-développé nos capacités intellectuelles. Dès notre plus tendre enfance on nous apprend à maîtriser nos émotions, si bien qu’on parvient même avec la maturité à les enfouir, au profit du développement de nos connaissances, compétences intellectuelles. Et ainsi on apprivoise ce nouveau terme à la mode aujourd’hui, « procrastiner », soit l’art de remettre à plus tard ce que l’on peut faire aujourd’hui. Car aujourd’hui, on est trop occupé à réfléchir, construire des raisonnements pour tout et n’importe quel sujet.
Fanny Nusbaum, chercheuse en neurosciences à l’université de Lyon affirme dans son dernier livre, « Le secret des performants » que la performance n’a pourtant rien à voir avec le quotient intellectuel. Les gens performants ne sont pas dans l’analyse permanente. À un moment donné, ils arrêtent de réfléchir et font confiance à leur intuition ! Et Thomas Boraud, neurobiologiste, chercheur au CNRS affirme même : « Cogiter si vous voulez, les décisions sont irrationnelles ».
Donc si on comprend bien, ceux qui analysent les stratégies de ceux qui agissent n’aboutissent à aucun raisonnement logique. En revanche, j’irai jusqu’à dire qu’ils deviennent maître dans l’art de la « masturbation intellectuelle ».
Docteur Dean Burnett, illustre parfaitement le propos dans son livre, le cerveau cet imbécile: « C’est comme un directeur qui décide de s’impliquer dans tous les projets de l’entreprise, même s’il ne sait pas ce qu’il fait, mais il est le patron et tout le monde doit l’écouter. Cela peut se produire assez souvent dans le cerveau. »
Petit conseil de visionnage pour analyser de plus prêt cette dualité entre Raison et Intuition où la Raison finit comme toujours grande perdante, je vous conseille de regarder la série Ripley, de Steven Zaillian, adaptée du film le talentueux Monsieur Ripley, adapté lui même du roman policier de Patricia Highsmith. En outre la performance des acteurs et l’esthétique des prises de vue, cette intuition soutenue que Monsieur Ripley est un « mauvais garçon » est très prégnante et pourtant l’enquête patauge … mais je ne vous dévoile pas tout.
2- Suivez le guide :
Revenons aux basiques.
Selon le petit Robert, la raison est la faculté de l’être humain à connaître, juger et agir. Là où, l’intuition est une forme de connaissance immédiate qui ne recourt pas au jugement.
« C’est avec la logique que nous prouvons et avec l’intuition que nous trouvons. » Henri Poincarré. Ce scientifique savait écouter ses intuitions. Il raconte qu’en montant dans le bus à Coutances, l’intuition d’une théorie géométrique lui apparut. Qu’il vérifia, de retour de voyage, à tête reposée par acquis de conscience.
Entendre dans un premier temps votre intuition, ne se fera pas du jour au lendemain, c’est un apprentissage progressif.
Première étape, commencez par formuler une interrogation sur un post it. Et laissez ce morceau de papier traîner sur votre bureau, frigo, dans la poche d’une veste,…
et oubliez le.
Puis deuxième étape, il vous faudra identifier la forme que peuvent prendre vos intuitions pour vous parvenir : pour certains il s’agit d’une voix intérieur, pour d’autres d’une image, pour d’autres encore de petits signes extérieurs symboliques. Peut-être peuvent elles vous apparaître au travers de vos rêves. Soyez curieux de leurs formes, de leurs couleurs, de leurs odeurs, …
Puis troisième étape, vous pourrez les écouter, les accueillir. Sans tomber dans le piège de l’interprétation. Du genre, cela fait trois fois que je perds mes clefs d’appartement ce mois-ci, ce doit être le signe que je dois déménager. « What the f… », vous avez peut-être juste besoin de repos. Et peut-être auriez vous du plutôt prêter l’oreille à la petite voix intérieur qui essayait de vous prévenir que c’était l’heure d’aller au dodo plutôt que de refaire le monde au téléphone avec votre meilleure amie à 23h30.
Revenons à l’intuition, soyez curieux des moments où elles peuvent vous venir. La plupart du temps vous verrez qu’elles apparaissent au moment où on s’y attend le moins : dans la queue du supermarché, dans la salle d’attente du médecin, au volant, dans les transports …
Sachez une chose, les intuitions sont des formes de fulgurance, pas sujette à interprétation : « on sait qu’on sait sans avoir besoin de savoir comment on le sait. »
3- Mais comment ça fonctionne scientifiquement :
Les neurosciences mettent en évidence que 99,5% de nos actions quotidiennes sont faites en mode automatiques.
Notre cerveau passe le plus clair de son temps à anticiper ce qui pourrait nous arriver pour nous préparer à répondre au mieux au stimuli extérieurs et ainsi nous maintenir en sécurité. Cette anticipation est calculée sur la base de nos expériences vécues. Ce fonctionnement nous le devons des hommes préhistoriques dont la survie était menacée chaque jour. Ces fonctionnements archaïques du cerveau ont subsisté. Ainsi on marche de façon intuitive. On a confiance en nos jambes, qui par de nombreuses expériences passées ont appris à « jauger » la force nécessaire pour tenir en équilibre et poser tour à tour une jambe devant l’autre sans s’en mêler les pinceaux.
Sur le même principe, un gardien de but fait confiance à son intuition pour plonger à droite ou à gauche au moment d’un penalty. Un tennisman fait confiance à son intuition pour se placer au mieux sur le terrain et intercepter la balle de l’adversaire. Leurs expériences passées, des heures durant à s’entraîner, leurs permettent d’agir vite sans conscientisation du jeu de l’adversaire. Cette étape de conscientisation ralentirai considérablement leurs actions de jeu et ferai d’eux des joueurs amateurs.
Conclusion :
J’attire votre attention sur cet article, qui a vocation de partage de mes pratiques pour me sentir en harmonie avec mon environnement au quotidien. J’ai la profonde conviction d’écouter mes intuitions pour avancer. Je ne les comprends pas toujours mais au quotidien je les suis tête baissée, car elles savent mieux que moi ce qui est bon pour moi. Je terminerai cet article par vous proposer de prendre rdv au cabinet ou en visio pour apprendre à développer vos intuitions si vous avez la sensation de ne pas encore être compétent pour le faire seul. Et je conclue en vous rappelant que je ne suis pas médecin et encore moins magicien, laissez votre intuition et votre libre arbitre seul juge.